Cliff Cooper, créateur de la marque d’amplis ORANGE, est un jeune électronicien qui entame sa carrière musicale en 1966 en intégrant le groupe The Millionnaires en tant que bassiste
Deux ans après, Cliff décide d’installer un studio d’enregistrement au premier étage d’un local situé en banlieue de Londres. Le rez-de-chaussée, inoccupé sera dédié à la vente d’instruments de musique.
La scène rock de l’époque étant psychédélique, il baptise sa société ORANGE et dessine un logo dont le style s’inspire de cette tendance.
Les principaux groupes anglais qui font parler d’eux à cette époque sont les Beatles, les Stones, les Pink Floyd ou Led Zeppelin.
Pour répondre à la demande très forte de tous ces musiciens, Cliff contacte les distributeurs d’instruments de musique afin d’approvisionner son magasin.
Malheureusement, il essuie un refus catégorique de celui qui comporte à son catalogue les marques prestigieuses que sont Marshall, Gibson et Fender; autant dire le trio de tête de l’époque.
Malgré sa déception, Cliff s’arme de courage et décide de créer alors ses propres enceintes.
En septembre 68, il présente en magasin sa petite gamme de baffles estampillés sous sa propre marque ainsi que quelques amplificateurs VOX et autres guitares d’occasion.
Ambitieux, Cliff ne souhaite pas s’arrêter en si bon chemin et avec l’aide de son acolyte John James, il crée sa première tête d’ampli guitare, la OR50 qui plus tard sera surnommée Pics Only du fait de nombreux pictogrammes qui ornent sa face.
Cette tête d'ampli à lampes OR50 rencontre un vrai succès auprès des guitaristes de la scène rock anglaise, à tel point que d’autres modèles viennent rapidement étoffer la gamme d’amplificateurs.
Vers le milieu des années 70, les dirigeants de Orange lancent la série d’amplis OEMC qui, contrairement à leurs grands frères, font appel à une technologie à transistors.
Le succès commercial de cette nouvelle gamme se solde par un échec et Cliff doit en plus faire face à l’annonce de la démolition de l’immeuble qui abrite son magasin. Sa seule consolation est d’empocher un chèque de 100 000 livres à titre de dédommagement.
L’année suivante marque la fin de la période musicale psychédélique et contraint Cliff à moderniser le look de ses amplis.
Mais la société rencontre des difficultés financières et il faut se résoudre à réduire drastiquement le nombre d’unités fabriquées au cours de l’année 1980.
En 1993, les affaires ne vont pas fort et Cliff décide de céder le nom ORANGE à Gibson qui ne parviendra par pour autant à faire renaitre la flamme dans le cœur des guitaristes.
Déçu par le résultat de cette acquisition, Gibson opère dans le sens inverse, en cédant à son tour la marque à son créateur.
Quatre années plus tard, Orange renait de ses cendres et retrouve même une seconde jeunesse grâce au dynamisme de Cliff et de sa nouvelle équipe. Cette collaboration débouche sur la fabrication de la fameuse OTR, adoptée par Noel Gallagher du groupe Oasis, alors en pleine ascension.
S'en suit une multitude de modèles qui voient le jour au début 2000, dont une gamme d’amplificateurs pour basse baptisée AD140 puis AD200.
Parallèlement, Cliff décide de lancer une fabrication asiatique, afin de proposer de petits amplis à transistors plus abordables, mais qui conservent le look de la gamme à lampes.
Puis en 2003, c’est le tour de la série Rockerverb de voir le jour avec le succès qu’on lui connaît.
En 2006, l’arrivée du Micro-Crush est tout aussi remarquée car le son qui sort de ces mini-amplis est bluffant. Ceci explique les 20 000 unités vendues au cours de son année de fabrication.
C’est également à cette période que le Tini Terror va faire grand bruit auprès des guitaristes en quête de gros sons. Abordable, légère et étonnement puissante pour sa taille, elle ouvre de nouveaux horizons sur un marché à fort potentiel.
Orange continue d’innover et cette créativité laisse présager que cette marque a encore de beaux jours devant elle.
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