Orville Gibson n'imagine certainement pas la portée que vont avoir ses créations lorsqu'il met au point ses premières guitares acoustiques et mandolines innovantes dans la petite boutique de Kalamazoo au Michigan; il acquiert rapidement grâce à elles une notoriété et crée en 1894 la Gibson Mandolin/Guitar Company. Dès lors la firme n'aura cesse de proposer de nouveaux instruments fondateurs et des appareillages destinés à améliorer leur fonctionnement, facilitant ainsi la vie des musiciens.
Les années, allant de 1921 à 1945, voient notamment apparaître la mise au point du trussrod, une tige située à l’intérieur du manche, permettant d’en contrôler la tension, du chevalet réglable en hauteur qui agrémente le confort de jeu, ou du premier micro électro magnétique (qui équipera d'abord un Lap Steel puis l'ES-150 du Jazzman Charlie Christian).
C’est durant cette même phase que sont introduites la mandoline F-5 et la L-5, matrice des guitare acoustique actuelles (toutes deux conçues par Lloyd Loar) mais aussi les référentielles J-200, J-45, Super 400 et L-5.
Après la seconde guerre mondiale et jusqu'au milieu des années 60, Gibson va connaître son âge d'or; sous l'égide de son PDG Ted McCarty apparaissent le mythique micro simple bobinage P-90, le non moins légendaire micro double-bobinage Humbucker de Seth Lover (élaboré pour supprimer les parasites générés par les champs magnétiques environnants) qui font partie intégrante du son Rock des sixties, ou le chevalet Tune-o-matic dont les six pontets permettent d'ajuster avec précision l’intonation.
Mais c'est le partenariat avec le musicien et inventeur de génie Les Paul qui va renforcer l'aura de Gibson avec l'iconique “Les Paul Model” et ses diverses déclinaisons, première guitare électrique “Solid-Body” proposée au grand public.
D'autres nouveaux instruments jalonnent cette période dont l'ES-175 de 1949, la plus populaire des guitares Jazz, l'ES-335 de 1958 dont la caisse équipée d’une poutre centrale offre aux guitaristes de nouvelles couleurs sonores entre Jazz et Rock, les trop futuristes (pour l'époque) Flying V, Explorer et Moderne, et dans un registre moins radical la SG qui vient en 1961 prendre la place de la Les Paul dont la popularité ne cesse alors de décroître, et qui va devenir le plus remarquable succès commercial de la marque.
Suite au départ de Ted McCarty, Gibson va traverser à la fin des années 60 des temps difficiles dus à un manque de créativité et une baisse ostensible de sa qualité de production.
Il faudra attendre les années 80 pour que Gibson se relance grâce à trois entrepreneurs (H.Juszkiewicz, D.Berryman et G.Zebrowski) qui vont, à grands coups de dollars, redonner une stabilité financière à Gibson et redorer son blason avec l'indéfectible volonté de réactiver l'esprit novateur original et de proposer à nouveau des guitares de qualité irréprochable.
Ainsi, de nouvelles marques sont ajoutées au catalogue (Steinberger, Tobias, Kramer...), une usine dédiée à la production exclusive des Epiphone est installée Chine, et le département Custom Shop est mis en place au début des années 90.
La fin du siècle dernier et le début du suivant sont prolifiques et verront, entre autres, l'apparition de magnifiques répliques des Les Paul originales de 1959 et 1960, de la Nighthawk récompensée comme la guitare la plus novatrice lors du Namm Show de 1994, puis de la première guitare digitale en 2003 ou des impressionnantes mécaniques robotisées G-Force il y a quelques années.
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